Pas de deux

Sur un sol bleu électrique, une femme et un homme performent la relation amoureuse jusqu’à l’épuisement total : un "pas de deux" contemporain, heurté à la violence de la norme.

Si le pas de deux classique veut être la célébration de l’amour, il est aussi nécessairement celle de la souffrance amoureuse. Il est, par excellence, la structure dansée dans laquelle s’épanouit la représentation du romantisme standard. Dans ce Pas de deux, les corps des interprètes sont enfermés ensemble. Sommés d’interagir - se prendre la main, soutenir l’autre dans une figure, se porter - ils s’embarquent dans une spirale d’oppressions. Elle et il exécutent un porté, le répétant avec des variations, changeant de sens, pivotant peu à peu à chaque bond. Possédés par ces mouvements jusqu’à n’en plus pouvoir. Mais, à travers l’épuisement des gestes, vient le moment où les corps semblent se détacher du cadre imposé et apparaître à nouveau comme deux individus, libres enfin d’aimer.